Paroisse catholique

Unité pastorale « Notre Dame de La Brillaz »
Route de l'Eglise 3
1753 Matran



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L'UP « Notre-Dame de la Brillaz » regroupe les paroisses d'Autigny, Corserey, Cottens,
La Brillaz, Matran, Neyruz, Ponthaux et Prez-Vers-Noréaz.

 

 

Eglise évangélique réformée

Eglise évangélique réformée
du canton de Fribourg
Prehlstrasse 11
3280 Murten


Téléphone : +41 26 670 45 40


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Chapelle « Notre Dame de la Nativité »
Chénens et ses prêtres réputés
Un peu d'histoire...


 
Chapelle de Notre Dame de la Nativité
à Chénens


Tout à gauche, la laiterie.
A gauche de la chapelle,
l’ancienne école des garçons.
L’école des filles se situe à l’arrière
de la chapelle ;
on n’en aperçoit que le toit.
A droite de la chapelle, la chapellenie.

 

 

 

 

 

 

Comme en témoigne l’extrait du mandement reproduit ci-dessus,
Mgr Guisolan a donné le ton pour la lutte contre l’alcoolisme !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Victor Raemy, 1872-1953
 

 

 

 

 

 

Mgr Maxime Guisolan (1735-1814), le chanoine Pierre-Maurice Guisolan (1722-1792), le curé puis chapelain François Porchel I (1843-1908), le chanoine Victor Raemy (1872-1953), le curé-doyen François Porchel II (1896-1979).

Ces prêtres sont nés à Chénens entre 1722 et 1896. La localité comptait à leur naissance une moyenne qui avoisinait les 250 habitants. Un petit village, mais des ressortissants ecclésiastiques dont les noms méritent de sortir de l’oubli.

Mgr Maxime Guisolan, 1735-1814

Jean-Joseph Guisolan, en religion le Père Maxime, est le premier évêque qui n’appartint pas à une famille aristocratique. Il fut à la tête du diocèse de 1804 à 1814. Né à Chénens le 16 mars 1735, il est le fils de Jacques et Anne Guisolan. Après ses études au collège des Jésuites de Fribourg (collège devenu Saint-Michel), il entre dans l’Ordre des capucins en 1753. Prêtre en 1758, il poursuit sa formation à Rome. Gardien du couvent de Fribourg à plusieurs reprises, provincial des capucins, il appartint aussi au Définitoire (direction générale) des capucins à Rome.

En 1803, un successeur à Mgr Jean-Baptiste d’Odet doit être désigné. Le candidat des progressistes - patriciens libéraux - est le Père Grégoire Girard, cordelier jugé trop « libéral » par une certaine droite rigide. (Le cordelier est devenu par la suite un pédagogue de tout premier plan, reconnu dans l’Europe entière et même au-delà.) En cette année 1803 où l’Acte de Médiation supprime la République helvétique, Louis d’Affry est désigné en qualité de premier landamann de la Suisse. Il revêt en plus la charge d’avoyer de Fribourg. Une personnalité de premier plan dont les avis ne sauraient être discutés. Diplomate, il souhaite que le nouvel évêque ne suscite pas trop de polémiques. Il propose son confesseur, le capucin Maxime Guisolan. Un capucin, et en plus roturier ! D’aucuns parlent de lui en l’affublant de l’expression de «ténébreux capucin». Pas ténébreux du tout !

Il eut vite fait de prouver qu’il n’avait rien de falot, dès son sacre célébré le 21 mai 1804. Quelques-unes de ses initiatives qui ont marqué son épiscopat : réouverture du séminaire, reprise des retraites sacerdotales, acquisition de la maison de Montenach à la rue de Lausanne, qui est encore aujourd’hui la résidence de l’évêque, suppression du Conseil de l’éducation pour donner davantage de poids au clergé dans le domaine de l’Instruction, élaboration de nouvelles constitutions diocésaines qui sont un abrégé de théologie et de droit canon… Tout cela dans un esprit d’indéfectible fidélité à Rome. Mgr Maxime Guisolan est décédé à Fribourg le 9 décembre 1814.

Pierre-Maurice Guisolan (1722-1792)

Le frère de Mgr Guisolan, Pierre-Maurice, était chanoine du Grand-Saint-Bernard. Il est né à Chénens en 1721 ou 1722. La cérémonie de sa profession solennelle a eu lieu en 1744, une année avant son ordination sacerdotale. Clavendier - détenteur des clés et économe - il se dévoua aussi comme quêteur, pour le Valais, puis pour Fribourg. Dès 1752, il est économe général, soit administrateur de sa congrégation. De 1759 à son décès survenu le 26 février 1792, il est prieur de Martigny. Religieux irréprochable, travailleur, il a laissé un coutumier de l'église de Martigny, des annotations sur les biens, les droits, les usages et les charges du prieur.

L’abbé François Porchel, 1843-1908

Une personnalité haute en couleur que celle de François Porchel, né à Chénens en 1843. On peut associer son nom à celui de Mgr Etienne Marilley, qui fut évêque du diocèse de 1846 à 1879, année où il démissionna. Jusqu’à son décès en 1889, l’évêque a pu compter sur l’attachement de François Porchel, qui partageait sa vision de l’Eglise et de la politique. Tous deux étaient proches du Bien-Public, mouvement qui regroupait des modérés, distants des intrigues ultramontaines (proromaines) menées autant par la droite gouvernementale que par de nombreux membres du clergé. L’abbé Porchel, en 1879, écrit une brochure intitulée La hiérarchie catholique, qui défendait Mgr Marilley. Pourtant doctrinalement irréprochable, le texte qui s’en prend aux excès ultramontains soulève un vrai tollé dans le diocèse.

L’intransigeance aura le dessus et le Bien-Public modéré disparaîtra en 1888.

Curé de Sâles (Gruyère) de 1873 à 1888

Quand l’abbé Porchel rédige La hiérarchie catholique, il est curé de Sâles depuis 1873. Il occupera ce poste jusqu’en 1888. Quinze années pleines de turbulences, dues à son caractère bien trempé et extraverti ! Patrice Borcard, dans l’ouvrage qu’il a consacré à l’abbé Bovet, décrit les tensions entre l’abbé Porchel et le régent Pierre Bovet, père du musicien. Un régent compétent, intelligent, mais au comportement parfois peu compatible avec la morale de l’époque. Un exemple de l’impulsivité du curé Porchel cité par Patrice Borcard : en janvier 1881, lors d'une leçon de catéchisme, Pierre Bovet est mis à la porte de sa classe.

L'abbé Porchel, lui intimant l'ordre de sortir, lui aurait lancé : « Vous feriez bien de donner l'exemple de l'obéissance », avant de le « prendre violemment par le bras et de le pousser hors de la salle à l'aide de la main, du genou et du pied ! » L'année suivante, alors que le curé Porchel dépose plainte contre des paroissiens, cent quarante d'entre eux réclament son départ… La situation s'envenime, pour atteindre son paroxysme en 1888. L'abbé Porchel est emprisonné du 9 au 15 janvier, aux Augustins, à Fribourg. Une série de procès, de tensions avec ses paroissiens et une condamnation pénale (injustifiée) trouvent ainsi une issue. Une incarcération nullement imputable au ministère du curé Porchel, mais à des tensions claniques. Durant sa détention, l’abbé fait le récit de chacune des journées passées aux Augustins, dans un opuscule intitulé Journal d’un prisonnier. Il y explique les difficultés rencontrées à Sâles, l’attitude de ses ennemis : des « libertards » qui se servent de la religion pour nourrir leurs ambitions. (Libertard vient du nom du journal La Liberté, organe - à l’époque - de la droite intransigeante.)

Après 1888

Ayant dû quitter Sâles, l’abbé Porchel se retrouva auxiliaire à Treyvaux. En 1894, il est nommé chapelain à Villars-les-Joncs et, en 1900, à Bourguillon. Il y restera jusqu’à son décès. Durant ces années plus calmes, il a collaboré à la rédaction du très important Dictionnaire historique et statistique des paroisses catholiques du canton de Fribourg, en douze volumes, dont l’auteur principal est le Père Apollinaire Deillon. L’abbé François Porchel est décédé le 2 avril 1908.

Sources :

archives de l’évêché ;
DHS, sur internet ;
abbé Charles de Raemy, Histoire abrégée des évêques de Lausanne, Impr. Hodel 1915 ;
Alexandre Daguet, l’élection des évêques de Lausanne ;
Musée neuchâtelois, 1888 ;
Revue Helvetia sacra ;
Correspondance avec le chanoine du Grand-Saint-Bernard J.P. Voutaz, archiviste ;
Patrice Borcard, Joseph Bovet, Itinéraire d’un abbé chantant, Ed. La Sarine 1993 ;
Francis Python, Mgr Etienne Marilley et son clergé à Fribourg au temps du Sonderbund,
Ed. universitaires, Fribourg, 1987 ;
PV du Conseil paroissial de Matran ;
La Semaine catholique et La Liberté lors des décès des abbés Porchel et Raemy ;
François Porchel, Journal d’un prisonnier, prison centrale des Augustins, Fribourg/Suisse, janvier 1888

Deux autres prêtres de Chénens retiennent l’attention : le chanoine Victor Raemy et le curé-doyen François Porchel, deuxième du nom.

Victor Raemy, 1872-1953

Né à Chénens, Victor Raemy est le fils de Claude Joseph, agriculteur qui fut syndic de Chénens, et de Madeleine, née Sugnaux. Cadet d’une famille de huit enfants, intellectuellement doué, pieux, sa voie est toute tracée : il sera prêtre. Son parcours jusqu’à sa première messe célébrée à Autigny le 29 juillet 1900 est le cursus classique des futurs prêtres séculiers fribourgeois durant des décennies : pensionnat Saint-Charles à Romont, puis Collège Saint-Michel et enfin Séminaire diocésain. Le ministère de l’abbé Raemy débute en 1900 dans la vaste paroisse de Notre-Dame à Lausanne. Il se poursuit à Morlon dès 1903.

En 1944, l’abbé Raemy est promu chanoine honoraire de la cathédrale de Fribourg. Sa santé le contraindra à la retraite en 1949.

A Morlon, le curé Raemy a exercé consciencieusement son ministère durant 46 ans. Il s’est attaché autant aux questions spirituelles, pastorales, scolaires ou artistiques que matérielles. Il a, entre autres préoccupations, contribué à la fondation d’un hospice régional. Il longuement travaillé de ses propres mains à la restauration du superbe maître-autel baroque que l’on peut admirer aujourd’hui à l’église de Morlon dans ses remarquables atours d’origine, rétablis récemment par des spécialistes. Mais, le nom du chanoine Victor Raemy restera indéfectiblement lié à celui des Caisses Raiffeisen. Il s’est montré l’inlassable animateur de ces institutions de crédit mutuel.

Par ses écrits et ses conférences, il a contribué à la fondation de trente-quatre banques Raiffeisen dans notre canton ! Il a dirigé jusqu'en 1943 la Fédération des caisses Raiffeisen de Fribourg-Romand dont il avait été l’initiateur en 1917. Il fut lui-même le fondateur de la Raiffeisen de Morlon, puis son caissier durant trente ans.

On peut s’étonner du fait que l’abbé Raemy, comme bon nombre de ses confrères, ait été « banquier » dans sa paroisse. Reportons-nous à la fin du XIXe siècle et dans la première moitié du XXe. Parmi les principales missions de l’Eglise dans nos régions, il y avait la lutte incessante contre l’alcoolisme et les occasions de débauche ou considérées comme telles et de vraies croisades pour exalter l’économie. Et on était bien vus du curé lorsqu’on mettait de côté à la Raiffeisen ! Quitte à se serrer la ceinture car l’argent était bien rare dans de nombreux foyers.

François Porchel, 1896-1979

Le cinquième prêtre natif de Chénens dont nous rappelons la mémoire est François Porchel, curé de Matran pendant 45 ans, de 1925 à 1970. Il est le neveu du curé Victor Raemy. Son homonyme le curé François Porchel, de Sâles, était son grand-oncle. Après un premier ministère à Montreux de 1920 à 1922, Mgr Besson le nomme curé de Nuvilly. En 1925, il est appelé à Matran.

Jean Monney, ancien inspecteur scolaire et professeur à l’Ecole normale nous a apporté un témoignage rare. Le 6 juillet 2011, il a évoqué des souvenirs ancrés dans sa mémoire que l’âge n’avait pas altérés. Il a passé son enfance et sa jeunesse à Rosé. Il se souvient bien de la défaillance du curé-doyen de Matran Etienne Descloux durant son sermon en la fête du Rosaire, le 5 octobre 1925. Ce grave malaise allait l’emporter la nuit suivante, après 38 années passées à Matran.

Jean Monney évoque avec émotion l’arrivée en fin d’année 1925 du jeune curé François Porchel. Un curé exigeant, attentif aux moindres désordres, mais enthousiaste, à la parole aisée et chaleureuse, proche de ses paroissiens et spécialement de la jeunesse. (A Avry, ceux qui ont connu le curé Porchel affirme que les paroissiens de Matran avaient la préférence…) Jean Monney se souvient des bons moments vécus avec d’autres étudiants à la cure ou en excursion : des occasions d’apprécier les traits d’esprit du curé Porchel. Il cite une joyeuse montée à la Berra où estivait le troupeau du président de paroisse Joseph Page. Y participaient avec le curé de Matran et Jean Monney : Virgile Jaquet, futur architecte, Jean Humbert, appelé à devenir un brillant linguiste, Isidore Hauser, futur prêtre, Paul Dénervaud qui devint le Père Marcelin et qui mourut trop jeune.

Le curé Porchel fut en outre doyen du décanat de Sainte-Croix dès 1949, juge à l’Officialité du diocèse, professeur de religion à l’Ecole normale ménagère. Il a passé les dernières années de sa vie à la chapellenie de Lussy. Il est décédé le 24 mai 1979.

Les sources ont été indiquées après « Chénens et ses prêtres réputés I ».